IJAM Volume 18 Number 3 (PDF)

V1830-E
ISSN/ISBN : 1480-8986
Pages : 95

Produit: Revue

53,00 $ CA

Ce numéro spécial d’IJAM porte sur la musique, de tradition classique ou populaire, au moment où ses modèles d’affaires sont remis en question et renouvelés, tant sur le plan de la création, de la programmation que de la distribution, parallèlement à la multiplication des canaux de diffusion. Afin de nous aider à comprendre comment les gestionnaires des arts et les organismes s’adaptent à ce nouvel environnement, six articles font le point sur les dernières tendances en marketing et en management des arts.

En réponse au déclin des revenus provenant des enregistrements sonores, plusieurs artistes et gestionnaires explorent comment augmenter l’assistance aux concerts. Le premier article de Juan D. Montoro-Pons et Manuel Cuadrado-García analyse un segment spécifique de spectateurs potentiels de musique populaire en Espagne. En s’appuyant sur les données secondaires d’une enquête sur le comportement culturel, les auteurs dressent un profil de ces spectateurs potentiels et suggèrent des moyens pour accroître l’assistance dans son ensemble, à la fois chez les spectateurs actuels et potentiels. 
Malgré la hausse du nombre de compositions en musique nouvelle et contemporaine, les maisons d’opéra hésitent souvent à programmer ce type d’opéras, surtout en période d’incertitude économique et politique. Le deuxième article, signé par Giulia Cancellieri et Alex Turrini, analyse les saisons de trente maisons d’opéra italiennes sur une période de cinq ans et cible les facteurs influençant leurs choix de programmation. Les résultats montrent que les pressions du public constituent un obstacle majeur au renouvellement de la programmation.

Comme le soutien public semble avoir peu d’impact sur les choix de programmation, l’ouverture au risque de la part des commanditaires locaux privés serait un facteur modérateur qui influencerait la perception négative du public sur la programmation d’œuvres modernes et contemporaines d’opéra. Comme de plus en plus d’organismes artistiques comptent sur le soutien privé, des chercheurs ont exploré quel type de commandite et de stratégie de marque est la plus efficace. Dans l’article « When Placement Becomes Collaborative Branded Entertainment : The Case of Music Concerts », Sonia Capelli, Laurene Fayolle et William Sabadie analysent quatre types de messages reflétant chacun une stratégie différente : la commandite, les événements associés à des marques, le placement de produit avec la collaboration de l’artiste et le placement de produit lors d’événements associés à des marques. La recherche montre que le placement de produit survenant lors d’événements associés à la marque génère l’image la plus positive pour la marque auprès du public.

Les deux articles suivants font le point sur les réseaux entre institutions musicales en Finlande. Le premier, écrit par Mervi Luonila et Tanja Johansson, porte sur les raisons qui poussent les organismes à développer des réseaux et s’appuie sur des études de cas de l’Opéra national de Finlande et du Festival de Jazz de Pori. L’étude s’intéresse aux perceptions des différentes parties prenantes quant à l’utilité des réseaux et aux raisons d’établir et de maintenir ces réseaux. Les résultats indiquent que les différentes sources de financement influencent la qualité et la quantité des liens des réseaux organisationnels. En outre, de solides liens contribuent à la collaboration et sont générateurs de valeur pour les parties prenantes internes et externes.

Le deuxième article de recherche sur les réseaux, rédigé par Tanja Johansson et Annukka Jyrämä, porte sur la Maison de la musique d’Helsinki, inaugurée en 2011. La construction de cet établissement de classe mondiale est le fruit de la collaboration entre l’Académie Sibelius, l’Orchestre symphonique de la radio finlandaise, l’Orchestre philharmonique d’Helsinki et un organisme de service à but lucratif. Cette étude conclut que, bien que les « acteurs » aient une vision et des craintes similaires au sujet du centre, ils font valoir leur identité respective. Les auteurs soutiennent que la reconnaissance de l’influence des identités organisationnelles sur les tensions et les attentes, lors de la formation d’une nouvelle coentreprise, est essentielle à la coopération future des acteurs du milieu culturel.

Enfin, Danilo C. Dantas et François Colbert proposent un profil d’entreprise sur le Festival de Lanaudière, le festival de musique classique le plus important au Canada. Les grands organismes musicaux font face à une concurrence accrue en raison de la présentation de concerts et d’opéras dans les cinémas, sur les chaînes câblées et sur Internet. De plus, les goûts de plus en plus éclectiques des publics de la musique et la multiplication des événements culturels durant la saison estivale ont amené le Festival à modifier son positionnement de manière à se différencier en offrant une expérience unique aux consommateurs. L’article illustre comment le Festival a identifié et mis de l’avant ses principaux éléments distinctifs : son vaste auditorium en plein air, ses grands écrans et ses forfaits touristiques.

André Courchesne
Rédacteur en chef